Il y a tout juste deux ans

Il y a tout juste deux ans, je rentrais de mon "Hope ’n Roll Tour" à vélo jusqu’à Tanger, en passant par le Portugal et l’Espagne. C’est avec une certaine nostalgie que je replonge parfois dans mes photos, mon journal de bord et les quelques textes que j'avais partagés sur les réseaux sociaux.

Il y a tout juste deux ans, j’ignorais encore ce que l’avenir me réservait, si la vie me ferait le cadeau d’une rémission durable. J’ignorais encore plus que j'étais sur le point de quitter mon ancienne vie et sauter dans le vide.

Puis, toujours dans l’urgence de vivre et de remplir — au cas où demain basculerait à nouveau — je pensais pouvoir repartir au printemps dernier, enfourcher mon vélo et sillonner encore une fois les routes pendant plusieurs mois.

Mais la réalité m’a obligée à rester les pieds à terre — ou plutôt les pieds sur terre ? — à tenter de créer un nouveau projet professionnel adapté à mon rythme pour préserver ma santé physique et mentale et gagner trois sous, juste assez pour avancer. Ainsi soit-il. Me poser un peu à nouveau en terre connue, fût-ce en camion et toujours en mode nomade, a finalement été appréciable : la joie d’être près de mes amis, de tisser de nouvelles relations, d’essayer de reconstruire un avenir, même incertain, dans une sécurité précaire, mais tellement entourée : tout cela dessine le socle de mes futures envolées.

Le vélo fait toujours partie de mon quotidien. Certes, les virées sont plus courtes, ma route ne longe plus l’Océan et le soleil manque parfois à l’appel. Pourtant, dans le brouillard du jour, j'entrevois déjà le prochain voyage, qui n’en sera que meilleur. Les chemins changent, mais l’élan reste le même.