J'ai longtemps couru. Aujourd'hui, je choisis de ralentir le rythme.
- Uriell Hirel
- 25 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juin
Ce que le cancer m’a obligé à voir, ce que je choisis de faire maintenant.
Mercredi dernier, j’ai pris une grande décision : mon podcast ne sortira plus qu’une fois par mois. Une décision qui peut sembler banale pour certains, mais qui représente pour moi un choix difficile. Car derrière ce choix, il y a une histoire de maladie et de reconstruction. Il y a surtout cette question que je me pose désormais de manière récurrente : Est-ce que cette vie-là, celle d’avant, me ressemble encore ? Est-ce que tu veux vraiment vivre en mode "métro-boulot-dodo" ?

Quand le corps dit stop
Depuis que je suis malade, j’ai toujours pensé que le cancer était un cadeau. Un cadeau mal emballé, certes. Mais ce paquet contenait un signal important et son apparition dans mon corps a eu un sens, aussi destructeur soit-il : il est venu me dire : “Tu ne m’écoutes pas. Tu fonces droit dans le mur. Ralentis.”
Pendant des années, j’ai ignoré les micros signaux. Mon corps criait mais moi, je continuais parce que je ne savais pas faire autrement. Mon système nerveux était en mode survie depuis bien trop longtemps, anesthésié sans le savoir moi-même pour ne pas sentir la douleur. Pas la douleur physique — la douleur psychique. Celle qu’on enterre pour continuer à fonctionner.
Et je sais que je ne suis pas la seule. On est des milliers à vivre comme ça. À avancer malgré tout, à couper la connexion entre le corps et l’esprit parce que les blessures de l’enfance, les petits ou grands traumas, nous ont appris à survivre, pas à ressentir.
Ce cancer, aussi brutal soit-il, m’a donc forcée à rebrancher les câbles, à écouter avec attention. C’est un long chemin, parfois inconfortable, parfois il me manque encore le décodeur, mais j'apprends petit à petit.
Travailler à tout prix, à quel prix ?
Avant, je travaillais comme une dingue...pour peu. Workaddict, perfectionniste, exigeante, toujours à fond, à mille à l'heure. Aujourd’hui encore, ces vieux réflexes sont là mais quand ils me rattrapent et se jouent de moi, je me pose cette question simple et vitale : “Est-ce que mon équilibre est là ?” La réponse est non.
J’aime mon travail. J’adore créer, produire, raconter... Mais je refuse de redevenir cette femme qui s’oublie derrière chaque épisode, chaque deadline. Dès l’enfance, on nous formate à devenir des soldats dociles pour un monde du travail de plus en plus rapide, exigeant, déshumanisé. Il est très difficile de s'extraire complètement de ce modèle, mais s’il nous reste quelques moyens d’action pour ne pas nous y noyer, alors saisissons-les.
Ralentir pour retrouver du sens
Mercredi dernier, lendemain de la sortie du 4e épisode de mon podcast, alors que j'avais bossé du matin au soir les jours précédents pour être dans les temps, il est devenu évident que ce n'était pas ça que je voulais. Ce n’est pas pour ça que j’ai lancé ce projet. Ce n’est pas pour ça que je me suis battue pour vivre.
Alors j’ai pris une décision : le podcast sera désormais mensuel.
Parce que ma santé passe en premier. Parce que la qualité compte plus que la fréquence. Et surtout, parce que je veux que chaque épisode reste aligné avec ce que je suis en train d’apprendre : vivre autrement, ralentir le rythme, écouter MON rythme et pas celui de la société.
Super Uriell, tu apprends, en voilà la preuve ! Tu t’écoutes vraiment. Merci pour ton partage tellement authentique, tu t’y mets à nu, carrément. Bravo pour ta transparence, ton authenticité et ton exemple 💖💜❤️🙏🏻🙏🏻🙏🏻
cc Uriell, la sagesse du coeur, de ton coeur, tu l'entends ... prends soin de toi comme tu le ressens dans chacune de tes cellules; gros gros bisous